Bébés secoués

Bébés secoués

Jusqu’à un an, la tête des nourrissons est très fragile… Des secousses trop fortes peuvent entraîner de graves séquelles. Attention aux gestes inconsidérés !

Les chiffres

L'hôpital Necker-enfants malades, à Paris, estime qu'entre 1996 et 2000, son service de neurochirurgie a accueilli 230 nourrissons victimes du syndrome du bébé secoué.
Selon les statistiques de cet établissement, un cas de bébé secoué sur dix serait mortel.

En France, plusieurs dizaines d’enfants de moins de 2 ans (âgés de moins de 12 mois pour la plupart) meurent chaque année d’avoir été trop brutalement secoués par leurs parents en France. Il serait faux de penser que ce phénomène, dit « syndrome du bébé secoué », n’est que le fait de maltraitances volontaires. Sans penser mal faire, certains parents ou gardes d’enfant qui manipulent les nourrissons de façon trop brusque peuvent provoquer le même phénomène.

Qu’est-ce que c’est ?
Chez le nourrisson, les muscles du cou ne sont pas suffisamment toniques pour maintenir la tête, dont le poids est encore relativement lourd par rapport au reste du corps. Lorsqu’un enfant en bas âge est secoué, sa tête balance donc relativement violemment d’avant en arrière.

Par ailleurs, contrairement au cerveau adulte, le cerveau d’un bébé ne remplit pas complètement sa boîte crânienne. Des oscillations brusques de la tête peuvent provoquer un va-et-vient du cerveau qui heurte alors les parois du crâne, avec des conséquences neurologiques souvent graves pour l’enfant : tétraplégie, cécité, épilepsie, retard mental… Seul un enfant sur quatre s’en sort sans séquelles.

Signes et symptômes
Les nourrissons qui ont été secoués peuvent présenter différents symptômes : de l’irritabilité ou de la léthargie aux vomissements, aux convulsions ou à une perte de conscience accompagnée d’un arrêt de la respiration, pouvant entraîner un décès.

On remarque parfois, chez les bébés secoués, une accélération isolée et progressive de la croissance du périmètre crânien.
Les gestes à risques
En-dehors des cas de maltraitance volontaire de l’enfant, trois attitudes sont susceptibles de provoquer un syndrome du bébé secoué :
secouer un enfant qui pleure pour le faire cesser, parce que l’on est excédé par ses cris ;
secouer un bébé qui fait un malaise, pensant que cela va le réanimer ;
jouer à « faire l’avion » de manière un peu brutale avec un nourrisson.

Ne passez pas
d’un extrême à l’autre…

« Depuis que j’ai entendu parler du syndrome des bébés secoués, je n’ose plus prendre mon fils de 3 semaines dans les bras… J’ai joué à faire l’ascenseur de haut en bas avec Julien dans sa nacelle ; il a dû subir des chocs de haut-voltigeur ! Aujourd’hui, je crains même de l’avoir bercé trop violemment ! »

Edouard,
un Infobébiste du forum

Dans les deux premiers cas évoqués ci-dessus, outre le fait que ces gestes sont très dangereux, sachez qu’ils sont complètement inefficaces.

Comment prévenir ?
Ne pas secouer votre bébé ne signifie pas le maintenir dans un nid de coton. Il faut simplement prendre en compte cette fragilité de la tête caractéristique du nourrisson et donc toujours maintenir sa nuque lorsqu’on le manipule…

Quelques conseils supplémentaires si vous vous sentez concerné par les trois comportements à risques indiqués plus haut :
Apprendre à identifier les causes des pleurs de l’enfant afin d’adopter la conduite appropriée (>>> Lire notre article).
Ne pas hésiter à demander aide et conseil à ses proches ou à des professionnels (au centre de P.M.I. le plus proche par exemple) si l’on sent que l’on perd patience… Même si vous êtes en congé parental, pourquoi ne pas confier Bébé à sa mamie quelques heures par semaine, histoire de souffler un peu ?
Apprendre les gestes de premiers secours pour savoir prendre en charge un enfant qui ne respire plus.
« Faire l’avion » avec Bébé n’est pas interdit… à condition d’adapter les mouvements et la vitesse à ce qu’un tout-petit peut supporter !